RAPPORTEUR DE PAIX


Un père montre son village natal, détruit par l'armée de Saddam Hussein, à ses enfants.
(Irak, 2004)


J’aime à me définir selon l’expression de Jacques Prévert comme un rapporteur de paix*.
Il me semble effectivement urgent de nos jours de témoigner de la beauté du monde.
Le photographe a cette responsabilité. Il a le temps pour cela.
Et le temps est au coeur de la technique et de la démarche photographique.
La technique photographie n’est rien d’autre qu’une équation entre une quantité de lumière et le temps qu’on y accorde.
Les appareils photo sont, comme les montres, des gardes-temps.
La démarche photographique consiste à regarder, et dans regarder, il y a garder.
C’est ce qui me plait dans l’acte d’écrire avec la lumière.
Garder pour partager et transmettre, ce que d’autres n’ont pas eu le temps ou l’opportunité de voir ou d’aller voir…




Un migrant vient d'obtenir le sésame pour monter à bord d'un train
qui va lui permettre de passer la frontière.
(Macédoine, 2015)

Mettre en lumière la paix et la beauté des humains et du monde,
c’est ce que certains appellent le Positiv Journalism : « Making Hope the Headlines **»
et c'est ce que je m'efforce de faire transparaitre dans mon travail.


 

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*  Prévert parlait en ces termes du photographe Edouard Boubat : "Dans les terres les plus lointaines, Boubat cherche et trouve des oasis. C'est un correspondant de paix." (Prevert, juin 1971)
** Faire de l'espoir les gros titres